I can't see you - Hint/Martin Walsh

Tu vois cette silhouette grande et élancée s’approcher de toi au loin ? Avec sa démarche encore hésitante et ses habits sobres, habituels, dans lesquels il peut être sûr de ne pas être perçu comme un clown avec des couleurs mal-harmonisées ? Eh bien c’est Martin, tu l'as évidemment reconnu. Impossible de le rater avec son bâton blanc d’aveugle et sa paire de lunettes aux verres rouges. Enfin, aujourd’hui ils sont rouges. Demain, il pourrait mettre les verts, ou les bleus.

Prudent, pas à pas, il avance vers votre point de rendez vous. Nez fins, des cheveux brillants bruns courts et bien soignés, sont autant de signes de sa relative aisance ou de sa vision du beau qui n’a pas disparu. Tu vois qu'il n’a néanmoins pas rasé sa barbe depuis quelques jours. Sa peau est d’une blancheur telle qu’on pourrait presque apercevoir son sang, sa couleur altérée par les produits toxiques, couler dans ses veines.

Maintenant près de vous, tu peux voir la couleur de ses yeux derrière ses lunettes. Auparavant brillants, vifs et d’un brun clair, les vapeurs toxiques ne les ont pas épargnés : ils sont devenu ternes et foncés, le regard dans le vide, sans vie.

- Bonjour.
Sa voix est grave, d’un timbre vibrant, posant chaque mot clairement.

Son handicap l’a considérablement changé. Martin était du genre sympathique : Souriant, chaleureux et social, il aimait particulièrement la compagnie. Avant qu’il ne devienne aveugle, il n’avait aucune difficulté à se faire quelques amis. Aujourd’hui, il est devenu un peu plus réticent pour rencontrer de nouvelles personnes, craignant inconsciemment du jugement des autres. Néanmoins, il utilise sa beauté et l’excuse de son acuité défaillante pour faire tomber ces mesdames…

Il a toujours été du genre bosseur et appliqué, spécialement au travail. Il est même un peu trop pointilleux et perd beaucoup de temps dans de petites choses.

Depuis qu’il est aveugle, Martin, qui était curieux et courageux, est beaucoup plus prudent qu'auparavant : sa voix est plus posée mais ses gestes sont hésitants et mal assurés. Sa plus grande peur est de tomber dans une bouche d’égout.

~☼~Martin naît une belle journée en février 2008 en Ecosse -faisant ainsi partie de la génération que l'on surnomme "iGen", au sein d’une famille respectée et croyante. Aux petits soins par ses parents, il reçu lors de son enfance une éducation digne de ce nom, tout d’abord chez lui avec ses parents puis à l’école maternelle de sa petite commune où il apprit à lire et à écrire. Jusqu’en 2017, en P5 (la cinquième année d’école en Ecosse). Il avait 9 ans lorsque ses parents se portèrent volontaires pour participer à ce programme. Martin dût déménager pour partir sur cette île où il ne connaîtrait personne.

~♦~Le voyage se passa de la exactement de la façon dont on leur avait dit. Mais la vie à Avalon était tout à fait différente par rapport à celle qu'il vivait en écosse : tout était un mélange de culture, en permanance. Alors qu'ils vivaient en opulence en Ecosse, ses parents avaient dépensé une partie de leur économie afin d'avoir une maison dans un quartier respectable de la ville et de pouvoir adopter un train de vie ressemblant à celui qu'ils avaient quitté. Mais la vie à Avalon était bien plus cher du fait que la ville était en pleine construction et que la quasi-totalité des produits étaient importés.
Ils durent évidemment s'adapter et prendre les habitudes alimentaires d'une petite île. Les premiers mois, ils furent tout contents de décourir de nouveaux paysages, de nouvelles saveurs et de nouvelles têtes mais Martin eut très vite le mal du pays. Il était plein de nostalgie, les lacs et les moutons de l'Ecosse lui manquaient.

~•~En plus de ses études, il aide sa mère, médecin, à soigner ceux qui sont dans le besoin à Dead End. Il éprouve particulièrement de la pitié envers les personnes démunis d'un de leur sens.

Fin 2030, il admire les grafitis florissant en ville des Wolf Bane. Il les considère comme des oeuvres d'art à part entière, embellissant et rendant unique un batiment ; cette pensée ne faisait pas l'unanimité chez ses camarades architectes.

~×~Il advient début 2031 un terrible évènement dans la vie du jeune homme. Il avait passé l'année à aider les plus démunis à Dead End avec sa mère, et de ce fait, il vivait presque en permanance à coté des usines Nevanade, si bien que si les produits toxiques n'ont pas affecté de manière significative le physique du jeune homme, ils lui auront au moins fait perdre la vue à l'âge de ses 23 ans.
Lui, qui aimait admirer les beaux immeubles de Fontaine-Exupéry. Lui à qui était destiné une grande et longue carrière d'architecte sur une île encore à construire, il devait à présent y renoncer. Lui qui ne voulait pas devenir comme ces pauvres aveugles qu'il aidait à Dead End pour qui il ressentait de la pitié. Il en faisait maintenant partis. Il éprouva tout d'abord le refus : ce qu'il venait de lui arriver, cela était impossible. Mais devant la dure réalité, son refus se transforma en colère. Ces pensées le rongèrent durant de longues semaines. Il en voulait aux habitants de Dead End, il en voulait à ses parents d'avoir déménagé, il s'en voulait à lui même. Martin ne voulait plus voir personne -de toute façon il ne pourrait plus jamais voir. Après la colère vint l'illusion de l'espoir. Sa mère étant médecin, elle avait déjà aidée beaucoup de gens, elle pouvait sans doute le soigner, savoir comment lui redonner la vue... Mais il savait pertinament que c'était impossible de rendre ce sens à quelqu'un, ou qu'en tout cas l'équipement était cher. Il pria jour et nuit dans l'attente que le miracle s'accomplisse.
Son seul moyen était de porter plainte contre les usines Nevanda; et c'est ce qu'il fit. Mais l'affaire fut vite réglée ; les usines nièrent et les juges, déjà corrompus, ne cherchèrent pas plus loin. Ce que les Walsh obtenirent en remboursement ne suffisait pas à lui redonner la vue.
Dépité, dégouté, il passa d'autres semaines à s'apitoyer sur son sort. Ses parents s'occupèrent de lui, lui apportant la nourriture et la compagnie nécessaire à une certaine survie. Sa foi en l'Eglise l'aida considérablement à s'en remettre, se rendant très souvent seul à l'église d'Avalon.

Et puis un jour, il avait marre de tout ça. Ce fut le moment de l'acceptation. Il se sentait bête de s'apitoyer sur son sort : ce qui était fait ne pouvait pas être défait. Il demanda à sa mère quelque chose qui l'aiderait à marcher, et elle lui ramena une longue canne blanche d'aveugle, pouvant se plier en 4. Il apprit également à lire le braille à l'aide de son père, ce qui l'aiderait énormément dans la vie de tout les jours. Il aime toujours autant se rendre seul à l'église d'Avalon.
Il s’intéressa à l'histoire d'un jeune homme aveugle qui utilisait le bruit de sa langue pour se déplacer dans le quartier. Il se servait de l'écho créé pour recueillir des informations sur son environnement. Même si il trouvait la chose fascinante, tout ceci lui semblait très loin de lui.
Pourtant il alla voir le jeune homme et, après deux semaines d'entrainement intense, Martin était capable de se déplacer, à l'aide de l'écholocalisation, d'un point A à un point B sans aide.

~♪~Non voyant mais toujours accroché à ses oreilles, il s'intéresse au gang des Dins Waves auquel il se rend très souvent à leurs concerts, même parfois de loin et en cachette lors des fêtes non ouvertes aux civils. Ce gang lui rappelle celui des Wolf Bane et de leurs grafitis qui avaient enjolivé la ville en son temps. Mais cette fois, il ne pouvait pas voir ces oeuvres, seulement se les imaginer à l'aide de descriptions.
Remplit pour la seconde fois de sa vie d'un sentiment nostalgique, il souhaite participer à l'histoire des gangs en intégrant les Dins Waves.