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« Les enfants des ténèbres et les anges de la rue ; t'apprendront tout ce que tu n'as jamais su »
 
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 Motörhead [OS-Flashback]

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Motörhead [OS-Flashback] Empty
MessageSujet: Motörhead [OS-Flashback]   Motörhead [OS-Flashback] EmptyMar 29 Jan - 18:29



Tu sais Bleusaille, toi aussi t’auras un surnom si tu le mérites … Enfin si tu le mérites pas tu risques d’en avoir un aussi, mais il te plaira beaucoup moins : je suis pas certain que t’aie envie qu’on t’appelle “Gueule cassée”, “l’autre débile” ou bien “Bleusaille” toute ta vie. Un conseil ? Tss … A vrai dire je cherche une réplique cinglante mais rien ne me vient donc je vais te donner la seule bonne directive qui soit : fais ce que tu sais faire de mieux et fais le bien : tu fais un truc un peu classe et qui apporte quelque chose soit à toi, soit au groupe. Ce que moi j’ai fait ? Tu sais comment me parler toi …

A l’époque c’était moi le petit nouveau de la bande, j’avais passé les épreuves d’initiation avec brio… enfin si finir avec un oeil au beurre noir et couverts de bleu est synonyme d’une réussite exceptionnelle… Je m’égare…
Ca aurait pu s’arrêter là, je serais resté un mec lambda dans la bande et j’aurais continué à faire mon boulot dans l’ombre. Mais que veux-tu : l’ancien chef voulait voir jusqu’où je pouvais aller ; quelles étaient mes vraies capacités ! Je n’avais qu’un seul objectif à remplir : être impressionnant. Pour lui … Et le reste de la bande.

En rentrant chez moi cette nuit là, je ne pensais qu’à cela. La journée qui suivi aussi : impossible de faire autre chose que de me creuser la tête pour trouver une action qui soit inattendue et spectaculaire d’un côté mais aussi à la portée d’un homme seul de l’autre. Saccager une rue ? Ca serait long de faire cela sans aide. Un braquage ?Cela représentait  beaucoup de risques, surtout sans couverture. Faire mordre la poussière à un gars un peu imposant ? Franchement, j’en étais incapable à c’temps là. La certitude venait du fait que ma mâchoire me faisait encore mal de mon premier vrai combat...

A force de faire des bourdes et d’avoir la tête ailleurs le vieux Boden m’avait laissé me retirer un peu plus tôt. “Faudrait pas qu’on dise partout qu’on ne retrouve que des carcasses au garage”. Tout cela parce que j’y avais été un peu fort en débosselant la carrosserie d’une caisse qui, franchement, ne valait déjà pas grand chose…
Mais c’est à ce moment-là qu’une idée a germé dans ma caboche : j’allais faire parler de moi !

J’avais pris la fin de journée pour me reposer et, en soirée, une fois certain d’être bien seul j’empruntais de la peinture. On en avait des tonnes : ça ne se remarquerait sûrement pas … et puis j’avais déjà une excuse toute trouvée si l’on venait à m’accuser de l’avoir prise ! J’allais devoir la jouer finement pour être disponible le jour et actif la nuit mais surtout, toujours présent si le patron venait à débarquer ici à un moment inattendu. Un seul allié me tiendrait compagnie cette nuit : la caféine… Beaucoup de caféine … Mon enquête commençait au sein même de mon logis : dans le registre je retrouvai les adresses des propriétaires de modèles les plus chers que nous ayons pu recevoir. Rien de bien fameux… Après tout, ça n’était pas par ici que l’argent coulait à flot. C’était tout de même un début. Et puis ce soir je devrais aussi faire du repérage pour mes futures proies…

A vingt-trois heures trente j’étais dehors, un bonnet vissé sur la tête et un foulard remonté jusqu’au nez : si un passant venait à m’apercevoir dans la nuit, il aurait bien du mal pour me reconnaître : je pouvais être n’importe qui. J’avais pris soin d’enfiler des mitaines et d’emporter avec moi un sac à dos avec une lampe torche, quelques outils et la précieuse peinture. En marchant dans le froid je décidai de faire d’abord un tour à travers Shelley Street. Ce n’était pas trop loin et il y avait nettement plus de richesses là-bas que chez nous.

Les rares fois où je m’étais aventuré dans ce quartier je m’étais promis de l’éviter autant que possible et voici qu’à présent je traversais ces rues déjà peu rassurantes de jour en pleine nuit. Moi qui pensais que la pénombre était rassurante car je pouvais m’y cacher, une fois entouré de manoirs et d’anciennes maisons de maître, j’avais l’impression d’être observé sans pouvoir voir ce qui m’attendait. Un frisson m’a parcouru l’échine au moment où j’ai eu la sensation que quelqu’un s’était faufilé derrière moi. Evidemment, une fois retourné je n’ai rien vu. Rien de rassurant en somme. Tout ça pour quoi ?! Espérer tomber sur un bel engin en pleine rue. Aucune chance ! Pour cela j’aurais dû au moins m’approcher de ces demeures à l’aspect si dérangeant. Même sans croire à ces conneries de surnaturel, quand t’es seul la nuit là-bas et que tu fouines, je peux te dire que t’es pas à l’aise. Finalement, je me suis mis à regarder un peu mieux. Peu de découvertes intéressantes à remarquer cependant : obligé de balayer mon champ de vision avec ma lampe torche j’étais sûrement passé à côté des éventuelles pièces d’intérêt.
Toutefois, j’ai aperçu de loin un petit cabanon sur l’un des terrains, à côté d’une gigantesque maison, comme une sorte d’annexe. En escaladant le muret je priais pour qu’il ne s’agisse pas là d’une énième déception : marre de tomber sur des rangements à outils de jardin... Je traversais la zone en rasant les murs de la bâtisse, plié en deux pour éviter qu’un insomniaque qui aurait décidé de contempler la brume nocturne ne me voie. Arrivé là, j’ai découvert qu’en réalité il s’agissait d’une sorte de garage semi-enterré et que par une lucarne, je pouvais jeter un oeil à l’intérieur. Apparement ce manoir appartenait à un riche propriétaire qui appréciait le vintage ! Une vieille machine prenait la poussière à l’intérieur, entourée de bibelots vieux d’au moins cinquante ou soixante ans. Si seulement je pouvais entrer là-dedans …  La porte de garage était évidemment bloquée et j’étais à peu près persuadé que forcer la porte déclencherait l’une ou l’autre alarme. Tant pis … Je reviendrais une prochaine fois, avec une solution.

Le repérage m’avait pris beaucoup plus longtemps que prévu et si je voulais être de retour à temps pour prendre un peu de sommeil je devais me dépêcher. J’avais une adresse à visiter dans mon quartier et cette fois-ci, un grand coup de pince m’avait suffi pour briser la chaîne qui retenait la moto de mon choix. Je l’emportais à pied un peu plus loin, les motards reconnaissent souvent le bruit de leur moteur, mieux valait donc bidouiller à l’écart pour mettre le contact et la ramener à la maison pour pouvoir travailler dessus tranquille. A la place où elle était garée, un magnifique B peint en rouge. Il était temps de rentrer se coucher.

BIPBIPBIPBIP  BIPBIPBIPBIP

Réveil difficile après seulement deux courtes heures de sommeil. Au moins j’étais là pour l’ouverture. Dans les quinze minutes qui suivirent j’étais debout, lavé et habillé : opérationnel. Pile au bon moment pour l’arrivée de monsieur Boden, mon boss.

“C’est quoi ça ? Il était pas content le monsieur avec la Yamaha FZ?”
Merde … J’avais oublié de la planquer !
“Si si .. mais il voulait qu’on fasse quelques petits changements pour … euh … augmenter la puissance… Il l’a amenée juste après votre départ hier soir. Je m’en occuperais tout à l’heure ce n’est pas urgent !”


Débile … Enfin, le temps que la moto ait été signalée elle avait déjà été réduite en morceaux ! Priorité numéro un lorsque j’avais eu du temps libre ; le soir tout était devenu un petit tas de pièces détachée set je n’avais plus qu’à dire que le client avait récupéré son bien ! Une fois le démembrement de la carcasse effectué, je suis reparti à la recherche de nouvelles cibles, un peu partout en ville, sans oublier de signer mes crimes d’un B. Le procédé était toujours le même : repérer une bécane à l’extérieur, meuler l’éventuel sécurité pour la déplacer un peu plus loin et laisser la marque au sol avant de repartir avec le butin. Heureusement que j’avais appris à les bidouiller sans faire sonner l’alarme !


Après la petite frayeur de la Fazer j’avais pris la décision de soit m’occuper tout de suite du butin, soit de le ranger à l’arrière, avec ce qui partait pour la casse. J’avais bien trois semaines avant qu’il n’y soit détruit pour de bon et le vieux Boden n’y allais presque jamais. Ca me laissait encore un peu de temps avant d’éveiller les soupçons, d’autant qu’avec l’augmentation du nombre de vol et la signature au sol les journaux commençaient à s’intéresser à ce phénomène étrange en y attribuant des titres comme “Moto, vol et B : la série continue”,“Des anti-vols inefficaces” ou encore “Vos motos ne sont pas en sécurité”. Cela avait beau être satisfaisant de voir mon plan fonctionner, ça n’était pas rassurant pour la fin de ce dernier. Avec la célébrité venait la difficulté ... J’hésitais beaucoup à m’éloigner du quartier ; aller loin de mon garage signifiait certes augmenter mes chances de trouver des éléments intéressant mais cela impliquait aussi de limiter le temps dont je disposais pour commettre les vols.
L’histoire admettra que j’ai eu raison de m’éloigner un peu : j’avais eu la chance de trouver deux monocylindres de 650cm³ du côté de Salt Road, une aubaine ! Dans les rues de Rhinestone une magnifique KTM pour me servir comme base. Le coup dont j’étais le plus fier restait quand même celle du commissariat de mon propre district. Ça, ça allait faire du bruit ! Même si je n’allais probablement jamais utiliser tous ces systèmes électronique de pointe, ça restait sympa d’avoir quelques gadgets. Une fois le samedi venu, j’étais satisfait ! J’avais tout le nécessaire… Enfin presque. La vintage de Shelley me faisait toujours de l’oeil. Et dimanche c’était le jour de fermeture …

Très tôt ce matin-là je me suis faufilé à nouveau dans la propriété un peu flippante et dirigé derrière le garage. Il faisait encore sombre et j’espérais voir du mouvement dans la journée. Il n’était pas improbable de penser que les grilles seraient ouvertes plus tard dans la journée et qu’il serait plus facile de sortir que de rentrer. Vers onze heures mon rêve prenait forme : un homme vêtu comme un dandy anglais quittait sa demeure pour monter dans le cabriolet qui était resté en dehors du garage. Il a vite été rejoint par une demoiselle si maigre que sa veste de fourrure semblait l’écraser. Ils partirent au loin ... Laissant le manoir sans surveillance.

Je décidai de commencer par la signature : un grand B rouge sur le garage … Après tout, il faut que l’image soit belle pour paraître dans les journaux ! Je priais pour qu’il n’y ai personne d’autre alors qu’avec un pied de biche je m’acharnais à ouvrir cette fichue porte. Qu’est-ce qu’elle était lourde ! Après de longues dizaines de minutes j’étais en sueur, mes bras me criaient leur souffrance et la barre de fer était tordue mais le verrou avait fini par céder. Mes yeux s’illuminaient de joie devant ce spectacle. C’était une vraie salle au trésor. Et au milieu trônait la pièce qui me faisait rêver. Une vintage des années 1990 … Elle était su-blime ! Et désormais en ma possession. Enfin une fois que je serais sorti avec … Alors que mes mains tremblantes s’attaquaient à faire sauter les sécurités, je sentais qu’avec un butin pareil, personne ne pourrait remettre ma légitimité en question.

J’avais pris soin de retirer le système GPS que ce petit malin s’était plu à installer : les collectionneurs savent à quoi ils s’exposent ! Les mains posées sur le guidons et les pieds dans les étriers, je sentais déjà la sensation grisante du démarrage avant d’être parti. Le moteur avait ce bruit typique et doux aux oreilles qu’ont les Harley. Quelques secondes plus tard, j’étais parti, laissant derrière moi un tableau magnifique. Personne n’est à l’abri du B des Banders. Ce qui est à vous est à nous !

Il me fallut des nuits entières de travail pour imaginer et construire ma bécane avec les pièces détachées mais bon dieu que j’en étais fier ! Unique … Il n’en existera jamais deux comme celle-là. En combinant les deux énormes mono-cylindres en un seul système j’étais parvenu à avoir un couple absolument démentiel ! Un freinage radial hyper réactif et une puissance se rapprochant d’un modèle de circuit. Autant dire que personne n’était près de tenir la distance !
Elle était aussi belle qu’efficace : à pleine vitesse elle paraissait être un éclair rouge : l’architecture était magnifiquement profilée, il était aisé de passer d’un angle à l’autre mais surtout, l’impression de vitesse une fois dessus était phénoménale. Jamais je n’aurais cru pouvoir conduire un jour une telle machine de guerre !


Cela faisait désormais deux semaines que je ne m’étais pas rendu au Mugenjô, même s’ils avaient lu les articles de journal j’étais persuadé que les Banders de l’époque pensaient tous que j’avais abandonné. D’ailleurs peu d’entre eux prenaient la peine de lire le moindre article et il était encore moins probable qu’ils aient fait le lien avec moi…
Une fois prêt, j’ai commencé à les suivre de loin. Une nuit alors qu’ils étaient partis vandaliser un des commerces du coin qui leur devait de l’argent depuis trop longtemps, ils étaient attendus de pieds ferme par des policiers visiblement très énervés de devoir faire des heures sup’ nocturnes pour attraper quelques “petits cons”... Les coups se distribuaient d’un côté comme de l’autre mais apparemment les forces de l’ordre avaient un avantage et ils commençaient à embarquer quelques un de nos gars dans des fourgonnettes en direction du poste tandis que les plus trouillards de chez nous fuyaient. Notre mouvement aurait pu s’arrêter net si tout avait continué comme cela. Tout le monde allait tomber dans entre leur mains et les leaders seraient écartés à tout jamais du groupe….

C’était mon moment.

Le rugissement du moteur déchira la nuit, imposant le silence. A fond les gaz ! Je fonçais droit vers le barrage, à toute vitesse, forçant les agents à s’écarter sur mon passage. Dans ma main gauche je tenais fermement le pied-de-biche qui m’avait permis d’ouvrir le garage de Shelley Street et l’abattit sur l’une des voitures de police avant de faire un magnifique demi-tour en dérapant - laissant à l’occasion une belle trace de gomme au sol -  pour foncer à nouveau vers eux, dans leur dos cette fois. Je fauchais au moins trois paires de jambes et mes compagnons se mirent à lancer des pierres à travers les pare-brises et dans la tronche de ces soi-disant héros de la population.
L’effet de surprise était de notre côté mais il n’allait pas l’être éternellement : avoir bousillé leurs véhicules et quelques-uns des leurs était déjà une grande victoire …


C’est ce jour-là que l’on m’attribua le surnom de “RIDER B”.

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