Sujet: Spooky, scary, freaking cemetery Sam 15 Déc - 18:37
▲▼ Spooky, scary, freaking cemetery (Solas Taylor & Freak) Le brouillard rendait l'ambiance morose à Shelley Street. Non pas que cela déplaisait à Solas, bien sûr. Le jeune homme était habitué depuis son arrivé dans le gang des Shadows. Après tout, il avait connu pire qu'un simple phénomène météo.
Depuis l'"incident" du cimetière, Solas avait pris l'initiative d'y rester après la fermeture, au cas où quelque chose de semblable se reproduirait. Il était très peu probable que des phénomènes d'une telle ampleur puisse se reproduire, mais il n'était sûr de rien, après ce qu'il avait vu. Ce regard de folie hantait souvant sa pensée, alors il essayait d'éviter d'y penser. Marchant à travers les rares passants qui se recueillaient sur les tombes, il jeta un coup d'oeil ou deux, mais resta relaxé. Rien ne se passerait cette nuit non plus. Rester dehors à rien faire le fatiguait, et surtout, les petites rapines de son activité nocturne lui manquait. Il partirait probablement la nuit prochaine. Probablement.
Pendant qu'il errait dans les allées, il avisa une silhouette... Particulière. Oui, il jugeait sur le physique, mais ce n'était pas le genre de personne qu'il voyait ici. Les gens qui venaient généralement étaient sobre, lui était différent. Des vêtements très peu appropriés pour un endroit pareil. De l'or aux poignets. Vraiment étrange...
Ils étaient certains jours où Freak oubliait presque totalement ce qui s'était produit. Était-il trop occupé, trop dans le présent pour s'ennuyer du passé, ou son esprit avait-il simplement décidé d'oublier l'information ? Son bonheur et sa vie allaient, indifférents de ce qu'il avait vécu il y avait quelques mois déjà, profitant de tout ce qu'on mettait en travers de son chemin...
Et pourtant parfois la douleur revenait, comme un pincement au coeur, une démangeaison qu'il ne parvenait guère à apaiser et qui rendait bien plus amère la couronne qu'il s'était attribué au sein des Bandersnatchs.
Le plus dur avait été de se débarrasser de Lupa, du moins un temps, et de fuir son instinct maternel capable de comprendre son besoin de solitude et pourtant poussé à le suivre coûte que coûte dans la descente aux souvenirs. A elle seule, car c'était bien à elle seule que Freak rendait des comptes, celui-ci lui avait rapidement dit où il se rendait, évitant les questions en fuyant la salle autant que la discussion, se perdant dans les rues sales et mal peuplées, shootant dans une canette, se perdant dans ses pensées et le rassurant cliquetis de ses chaines, jusqu'à ce que le bitume se change en pavé et que la pauvreté se change en luxe.
Shelley Street n'était pas Fontaine-Exupery mais fallait pas se mentir : c'était franchement un quartier classe. Les grandes demeures se dressaient, ça et là, pareils à des monstres noirs jugeant tout ce qui passait sous leur regard de verre, se perdait dans leurs jupes de brouillard et errait dans le coeur de leur quartier friqué. La tête rentrée et le dos voûté comme à son habitude, Freak ne retourna même pas leur regard aux immenses bâtisses, se contentant de fourrer ses mains dans ses poches et de tracer en direction du cimetière. Ce quartier était chelou, et il n'avait pas le moins du monde envie de trop y traîner alors que le soir tombait. Autour de lui, les lampadaires s'allumaient doucement, suivant l'avancée de l'horloge et de l'obscurité, et il ne devait pas s'être passé plus de dix minutes quand Freak arriva devant les lourdes grilles du cimetière de Shelley Street.
C'était le seul cimetière de la ville, mais bizarrement ils ne manquaient jamais de place. La mode voulait qu'on se fasse incinérer et jeter on-ne-sait-où, voire même brûler et fumer par les plus hardcores des timbrés : et pourtant, le chef des rues avait mis en terre deux de ses proches ici : deux gens qui l'avaient trahis, blessés, humiliés, et pourtant il continuait de tenir à l'un des deux un peu plus qu'il ne l'aurait voulu.
Freak fit le tour du cimetière, ignorant les regards qu'on pouvait lui jeter, se dirigeant vers une des tombes un peu plus écartée dans le cimetière à la limite de fermer. Il avait entendu parler des incidents qui s'étaient produits ici, un mec qui vandalisait les tombes - s'il y avait bien un truc auquel on touchait pas, c'était le tombe, Freak l'avait toujours dit et s'était bien chargé de le rappeler à ses lascars, au cas où l'un d'entre eux aurait été le fautif - mais tout avait finit par s'arrêter, les tombes avaient été nettoyés et, au final comme toujours, rien de bien excitant ou passionnant n'était arrivé dans ce quartier pourri.
Quand le Géant arriva devant la tombe, il la trouva toujours aussi fleurie que comme il l'avait laissé - on y avait déposés des fleurs artificielles, des produits qui ne mourraient jamais, c'était aussi ironique que triste -, le portait méconnaissable de Raven déposé sur la pierre froide et abîmé par les éléments.
- Yo Raven, j'passais te dire bonjour.
Et puis il resta là, à fixer la tombe de celle qu'il avait connu et apprécié et dont il ne comprendrait jamais bien des choses. Le nom complet était gravé là, et pourtant il ne l'avait jamais appelée comme ça; la photo que sa famille avait déposée lui paraissait bizarrement familière et pourtant tellement différente de celle qu'il avait connu : c'était peut-être juste qu'il commençait à oublier à quoi elle avait ressemblé, tout simplement...
Il y eu un crissement de gravillons derrière lui, et Freak tourna la tête dans cette direction, persuadé que ses yeux gris allaient tomber sur les cheveux roses et jaunes de son amie la louve qui l'aurait suivi jusque là... Mais à la place, se fut pour trouver un petit gars maigre aux cheveux noirs, qui le fixait comme s'il avait vu un mort.
- T'as un soucis ?
Sa voix était forte mais son ton était neutre. Il avait pu voir la tombe et se faire à l'idée que celle qui s'y trouvait n'était pas celle qu'il avait connu, et maintenant toutes ses pensées s'étaient à nouveau éloignées de tout ceci pour se concentrer sur le présent... et sur le mec trop richement fringué qui s'intéressait à lui.
Sujet: Re: Spooky, scary, freaking cemetery Jeu 7 Mar - 18:26
▲▼ [EVENT] Le Père Fêtard « - T'as un souci ? »
Damn. Ou bien le gars devant lui était vraiment parano -enfin peut être ? Il était vraiment surveillé, même s’il n’était pas sensé s’en rendre compte. Peut-on appeler quelque parano, si sa paranoïa est justifiée ? Vaste question- ou bien Solas, malgré ses dix-neuf ans, commençait à se faire vieux. Et ça, c’était un comble. Mince quoi, un crissement de gravier ! Ok, on était dans un coin reculé du cimetière, et peu de gens passaient par là, mais tout de même.
Dès qu’il vit le géant de face, Solas décida qu’il ne l’aimait pas. C’était un réflexe, instinctif, l’homme devant lui dégageait une aura de brutalité, de violence, c’en était presque palpable. D’un autre côté, il était venu se recueillir, et il n’avait rien fait de mal. C’était peut-être le jeune homme au cheveux noirs qui était parano ? Mais après ce qu’il avait vécu, pouvait-on le blâmer ? On peut totalement NDLR. En fait, Il avait l’impression de voir un éléphant dans un magasin de porcelaine, sauf que l’éléphant en question serait en train de payer pour un service qu’il aurait en équilibre sur son dos. Le gardien officieux du cimetière avait vraiment une imagination totalement stupide. Bon, répondre à la question. Il allait quand même pas dire qu’il faisait parti d’un gang qui considérait le cimetière comme leur territoire, et qu’à ce titre, ils le protégeaient. Cela serait inconvenant pour les morts, et stupide pour le vivant. Il ne pouvait pas non plus dire que la tête du géant lui revenait pas, où qu’il le suspectait juste sur son physique, l’espérance de vie du jeune voleur chuterait drastiquement. Mais s’il mentait en sortant une excuse générique, ou inacceptable, il y avait des chances que la situation parte en vrille. Une demi vérité alors ? Va pour la demi-vérité. Après quelques secondes de silence qui lui laissèrent cette longue réflexion, il répondit d’un ton qu’il espéra neutre, même s’il flancha sur le premier mot.
"Désolé, je ne voulais pas vous importuner, mais le cimetière est sur le point de fermer, et il serait préférable que les visiteurs quittent l’endroit. Personne ne souhaiterait passer une nuit, enfermé ici…"
Dixit celui qui le fit quelques soirs plus tôt. Quel farceur ce Solas.